La "guerre froide" entre Moscou et l'Occident risque de devenir "chaude", estime le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov

S'exprimant lors d'une rencontre des pays de l'OSCE à Malte, le ministre des Affaires étrangères de Vladimir Poutine a fustigé le rôle des Etats-Unis et de l'UE dans l'escalade des tensions diplomatiques à travers le monde.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, le 5 décembre 2024, à Malte. (AFP)

Il n'avait pas mis les pieds sur le sol de l'Union européenne depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, en février 2022. Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, est arrivé jeudi 5 décembre à un sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Malte, auquel participe également son homologue ukrainien, Andriï Sybiga. Face aux représentants des 57 pays membres de l'organisation, dont une majorité a dénoncé l'offensive de Moscou, le chef de la diplomatie russe a accusé l'Occident d'avoir orchestré une "nouvelle guerre froide".

"Afin de remettre l'Otan sur le devant de la scène politique, (...) il fallait un ennemi unificateur. La solution a été une réincarnation de la guerre froide, sauf que maintenant le risque est bien plus grand de passer à une phase chaude", a-t-il lancé, selon des propos retranscrits par l'agence de presse russe Ria Novosti. 

Moscou représente "la plus importante menace" pour la sécurité en Europe, a dénoncé pour sa part le chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiga, présent à la réunion. "L'Ukraine continue de lutter pour son droit à exister. Et le criminel de guerre russe présent à cette table doit le savoir : l'Ukraine gagnera ce droit et la justice prévaudra", a-t-il déclaré à l'intention de son homologue russe. S'exprimant à son tour, le ministre des Affaires étrangères polonais a réclamé la suspension de la Russie aux travaux de l'OSCE. 

Le chef de la diplomatie russe attaque l'administration de Joe Biden

Fustigeant l'administration américaine au pouvoir, accusée de faire "progresser l'infrastructure de l'Otan dans la région Asie-Pacifique", Sergueï Lavrov s'est ému du fait que "les exercices militaires se multiplient" dans la région. "Il s'agit clairement d'une tentative de déstabilisation de l'ensemble du continent eurasiatique", a-t-il lancé. 

En guise de réponse, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a accusé son homologue russe d'être "très doué pour noyer les auditeurs sous un tsunami de désinformation".

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